Le repassage est une des clés de la réussite en couture. Impossible d'avoir un beau résultat sans passer par la case du fer à repasser. 

 Avant de coudre, je ne repassais PAS. Le pli ne me dérangeait pas, je ne le voyais même pas. Il vivait sa meilleure vie, à la surface de mes vêtements, et c’était très bien comme ça. 

Sauf que quand on coud, on a besoin de platitude, de perfection, de netteté, ces mots qui évoquent la discipline du Goulag. Pas de master peace sans dompter les plis, sans ouvrir ses coutures ou façonner sa tête de manche. Heureusement, pour se faciliter la tâche, on a à notre dispo une batterie d'accessoires qui viennent parfaire-sublimer-parachever l’oeuvre en cours, et surtout aider les couturier.e.s dans leur quête de perfection...

Ces outils de repassage precieux : 

Le fer : 

Forcément, c'est l'indispensable. Selon ses besoins et/ou son budget, vous pouvez :

• utiliser votre petit fer de maison (mais si vous êtes comme moi, il était très pourri)
• vous fendre d’un bon fer neuf (vous commencez à vous prendre au sérieux)
• investir dans une centrale vapeur (là, on parle ! Vous mettez toutes les chances de votre côté)
• craquer pour la table à repasser industrielle avec fer intégré, qui absorbe la vapeur et chauffe en continu. Je n’ai pas passé ce cap ultime... (Par peur des représailles d’EDF, je l’avoue)

Je ne vais pas vous faire un comparatif des fers à repasser sur le marché, ce serait rébarbatif et surtout, je ne les ai pas testés, ayant ma centrale vapeur depuis un bon moment. Je vous renvoie sur ce site, qui répertorie les best fers de 2025 !

Mais soyons clairs, avec un modeste fer de qualité, on fait déjà des merveilles.

La table à repasser :

On l’aime large, même si on aime surtout qu’elle rentre dans l’endroit prévu. Donc on fait comme on peut, mais large, c’est quand même plus confort.

Pour les petits espaces, il y a des modèles réduits très pratiques ici  et là 

On positionne son fer du côté de la main qui travaille, à gauche pour les gauchers, inversement pour les droitiers, pour ne pas être géné.es par le cordon quand on bosse. 

La jeannette : 

C’est comme une mini planche à repasser, qui sert pour les manches et les jambes de pantalon, qu’on enfile sur la planche. On aime bien y travailler les petits détails aussi. 

Je vous mets en image ma jeannette au nez profilé :), et ici un autre modèle. 

Les coussins de repassage :

Aussi appelés jambon, cochon ou Tailor’s ham in English : je ne m’en passe plus… Ce sont des coussins de forme ronde ou ovale, rembourrés de sciure de bois mélangé à du kapok puis recouverts d’une couche de feutre de laine et d'une autre de coton. Il sont d’une aide précieuse quand on veut repasser les volumes : les pinces, mais aussi les courbes.

En photo, un coussin japonais, le blanc, et un coussin made by me. 

Les coussins japonais sont les plus réputés : résistants dans le temps, extrêmement compacts et ce qui ne gâche rien, l’objet est beau. Très design, avec leurs formes épurées, on dirait des galets. Mais c’est là que le bât blesse : ils coûtent un rein. Vous en trouverez ici pour ceux qui peuvent se passer de cet organe. 

Alternative : en bas de l’article, vous trouverez le tuto pour réaliser maison votre propre coussin de repassage. Moins japonais mais tout aussi design !

La plaque à velours :

First, rappel, on repasse le velours toujours sur l’envers pour éviter de lustrer la matière. Et ensuite si on veut peaufiner, on utilise cette plaque, hérissée d’aiguilles pour repasser le velours (sur l’envers donc), sans écraser ses poils. En voici une de chez Hamon. On notera le prix pharaonique desdites planches… Je leur préfère un repassage à la vapeur, et pour aplatir les coutures, le flanc de ma main ! 

Le clapper ou bois de repassage : 

C’est une forme oblongue en bois dur, souvent de hêtre, réputé pour sa dureté et sa résistance à la chaleur, qui permet d’emprisonner la vapeur et de parfaire le repassage, par exemple d’une couture ouverte. On met de la vapeur puis on applique le clapper sur l'endroit qu'on vient de repasser : le résultat est bluffant … et le prix du clapper est beaucoup moins prohibitif :)

Le bâton de repassage :  

Je l’utilise quand j’ouvre les coutures au fer sur les tissus qui risquent de marquer. Je plaque le centre de la couture sur le bâton, mais les bords de mes valeurs de couture restent légèrement décollés du bâton du fait de sa forme arrondie. Les valeurs de couture ne s’impriment pas dans le tissu sur l’endroit. 

Les planches de tailleur :

J’en ai deux à l’atelier. 

• Une multifonction, hyper pratique, à tourner dans tous les sens pour trouver la forme qui s'ajuste le mieux à ce qu'on veut repasser.

Démo 😉 :

Le côté le plus arrondi sert pour la tête de manche, les différentes formes, pour les coutures en courbe, douce ou aigüe. 

Vous en trouverez des similaires ici.

• Une seconde dite passe-fourreau. Je me sers de la pointe pour pour ouvrir les coutures de mes cols, chemisiers ou tailleurs. C’est quasiment une arme blanche ! Elle vient de Lafayette Saltiel. 

 

 

Voilà, j’ai fait le tour de mes outils à repasser que je chéris, à vous maintenant de choisir vos alliés.

Que les coutures s'ouvrent, que le pli capitule, que la vapeur triomphe ! 

Et si le repassage reste votre bête noire, je vous accueille avec plaisir à l'atelier pour vous en montrer secrets et techniques ! 

 

 

Tuto du coussin de repassage maison

 

Si le prix des coussins tailleurs japonais vous a refroidit, vous pouvez vous confectionner rapidemment et à peu de frais le votre. Je vous propose deux formes, mais vous pouvez les moduler selon vos besoins !

Boudin : pour les manches et les jambes de pantalon

Rond : pour les pinces et les volumes

Matériel : 

• Sciure pour rongeurs, à acheter dans une animalerie (c’est imputrescible, donc ça résistera à la vapeur)
• Deux chutes de tissu, une en laine épaisse et une en coton solide, sergé ou toile
• Un entonnoir 
  

Confection : 

1. Dessiner votre demi forme (vous plierez le papier en deux pour recopier le second côté
2. Ajouter 1 cm de valeur de couture
3.  Couper votre forme dans la laine puis le coton 
4.  Assembler endroit contre endroit vos deux faces en laissant 5 cm d’ouverture ou vous voulez (pas dans les fortes courbes, c’est plus complexe à refermer)
5. Cranter légèrement les arrondis
6.  Remplir votre coussin de sciure avec l'entonnoir (ou avec une feuille mise en cornet) - Tasser le plus possible
7.  Refermer votre coussin par des points invisibles (ou visibles, mais avant tout serrés et solides.)